Picardie Cristal Union finalise la conversion au gaz de ses sucreries
Le groupe coopératif Cristal Union a donné le coup d'envoi, le 12 juin, au programme d'investissement de 40 millions d'euros sur le site de la sucrerie de Sainte-Emilie, dans la Somme.
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La sucrerie de Sainte-Emilie était la dernière usine Cristal Union à fonctionner au fuel. En 2018, comme les neuf autres sucreries du groupe, elle tournera au gaz. Les dirigeants du groupe coopératif ont donné le feu vert au démarrage des travaux le vendredi 12 juin sur le site de la sucrerie, à Villers-Faucon, dans l'est du département de la Somme.« Nous allons remplacer les six chaudières existantes qui fonctionnent au fuel, par une centrale de cogénération au gaz de 150 mégawatts qui va produire de l'électricité pour faire fonctionner l'usine et de la chaleur, nécessaire au process industriel, notamment à la cristallisation du sucre », explique Vincent Lagasse, directeur de la sucrerie. L'objectif de cet investissement est de réduire de 10 % la consommation d'énergie du site et de 25 % ses émissions de gaz carbonique. Nous allons en même temps revoir notre process pour supprimer la consommation d'eau de l'extérieur. »Passer à terme à 20 000 tonnes par jour« Même si le charbon est plus économique que le gaz, le choix du gaz naturel s'est imposé à nous comme une évidence, a souligné Olivier de Bohan, président de Cristal Union. Cette énergie est la moins polluante des énergies fossiles, les émissions de CO2 sont 1,4 fois plus faibles que le fuel, et presque deux fois moins que le charbon. Or l'énergie représente 9 % dans le coût de revient de la tonne de sucre. Nous avons prévu un retour pour ce nouvel investissement, en cinq à six ans. Mais son intérêt sera encore plus grand si les émissions de gaz à effet de serre seront un jour taxées. »Intégrée à Cristal Union depuis octobre 2011, avec le rachat par la coopérative des usines de la Société Vermandoise Industrie, la sucrerie de Sainte-Emilie est la plus importante du groupe. L'objectif de ses responsables est aussi d'optimiser sa performance agricole et industrielle afin d'accroître, à terme, sa capacité de production et de la faire passer de 16 000 tonnes par jour actuellement, à 20 000 tonnes par jour.Cristal Union redit « non » à TereosInterrogés par un agriculteur adhérent sur un possible rapprochement avec l'autre groupe sucrier coopératif français, les dirigeants de Cristal Union ont indiqué « dire non » à nouveau aux propositions de Tereos. « Nous ne partageons pas la stratégie agro-financière de Tereos, ni son analyse quant à une économie de 3 euros par tonne de betteraves qui résulterait d'une fusion, a précisé Olivier de Bohan. Représenter une part de marché trop importante sur le marché français ne sert à rien. Devant un acheteur de la grande distribution, on ne peut qu'être perdant. 1 + 1 ne fait jamais 2. Pour anticiper l'après-quotas, nous préférons nous associer avec d'autres partenaires à l'international, comme le montre notre récent accord avec le groupe American Sugar Refining, leader mondial du raffinage. »
Blandine Cailliez
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